Et tu fais quoi de tes journées ?

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A présent que j'avais mis entre parenthèses ma première vie professionnelle, la question «Et tu fais quoi dans la vie ?» était devenue : «Et tu fais quoi de tes journées ?»

 

(ce texte est la suite de «Et tu fais quoi dans la vie ?» à lire ici)


Toujours pas la bonne question...


Avant même d’avoir cessé mon activité, je m’étais heurtée à la désapprobation d’une partie de mon entourage.
Une fois de plus, seul semblait compter aux yeux des autres ce que je faisais dans la vie - ou plutôt ce que je ne faisais plus.
On ne m’a pas demandé comment j’allais, comment je me sentais, comment je vivais mon changement. On aurait dû.
Car l’essentiel était là.
J’étais heureuse. Alignée avec moi-même. A ma place.

Au lieu de cela, on me demandait, gêné, comment j’occupais mes journées. Aucunement comment je les vivais. J’étais passée du statut de femme active à celui de femme au foyer. Dérangeant. Rabaissant. Pas pour moi. Pour les autres. 


Prendre de la distance


A quoi bon tenter d’expliquer que je n’étais pas inactive…
A quoi bon tenter de justifier un choix de vie que beaucoup ne comprenaient pas et ne comprendraient jamais…
A quoi bon tenter de convaincre celles et ceux qui n’approuvaient pas et n’approuveraient jamais…
C’était peine et énergie perdues d’avance.

J’ai opté pour l’indifférence et la prise de recul par rapport aux pensées et dires d’autrui. Seule la façon dont je vivais ma nouvelle existence comptait à mes yeux. A cet instant précis de ma vie, c’était ainsi que je devais la mener. Je n’avais aucunement besoin de l’avis ou de l’approbation des autres puisque je savais que j’avais fait le bon choix. Je n’avais que faire de ceux qui me jugeaient. Ils le faisaient peut-être par peur pour moi, peut-être par jalousie.

Peu m’importait.
C’était ma décision. Pas la leur.
C’était leur ressenti. Pas le mien.

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C’est curieux quand j’y repense : alors que LA question m’a été posée de nombreuses fois, dans des circonstances à chaque fois différentes, ce sont ces trois anecdotes qui me reviennent à l’esprit.
Parce que chacune est en lien avec un moment charnière de mon existence : un moment où j’avais radicalement changé de direction.

La première fois, j’avais abandonné la voie a priori royale de la prépa et des écoles supérieures de commerce - mais pas royales sur le plan personnel - pour aller étudier à l’université.

La deuxième fois, j’avais abandonné des secteurs a priori porteurs (la gestion, le marketing, la finance, la comptabilité) - mais pas porteurs de sens pour moi - pour m’engager dans l’enseignement.

La troisième fois, j’avais abandonné un emploi a priori garant d’une sécurité à vie - mais plus garant de l’équilibre que j’étais parvenue à construire jusqu’à présent et auquel j’aspirais durablement - pour devenir mère à plein temps.


En quête de moi-même


De l’extérieur, cela peut passer pour une tendance à l’incertitude, une difficulté à se poser, un refus de s’engager dans une voie, une fuite constante.

Il n’en est rien. Je me suis toujours impliquée - plus que de raison d’ailleurs - dans tout ce que j’ai entrepris. Je n’ai jamais pris mes décisions de changement sur des coups de tête. Ni par dépit. Bien au contraire. Chacune a été pesée, soupesée, analysée, décortiquée. Chacune a été prise par envie de vivre et de construire autre chose, une vie riche de douces émotions, une vie simple, une vie belle, dans laquelle je pourrai être moi. Dans laquelle je serai moi.

Je suis en quête constante de stabilité.

Je suis aussi - surtout ? - en quête de moi-même. J’ai toujours été à mon écoute. Lorsque je sens que je ne suis pas en phase avec moi-même, qu’un élément, même infime, me bloque, me freine, me taraude, je me pose. J’essaie de comprendre. Je retourne les choses dans tous les sens. Je cherche des solutions. Et je prends les décisions.


Ecouter mon intuition


A chaque grand changement, j’ai eu des craintes. Beaucoup. Peur de m’égarer. Peur de me tromper. Peur de décevoir. Peur de regretter. Peur de ne pas assumer.

J’ai décidé de m’écouter. De me faire confiance. J’étais certaine d’une chose : mes doutes s’envoleront ou au contraire se confirmeront dans la minute où j’aurai engagé les formalités inhérentes aux décisions que j’envisageais de prendre. Il me fallait donc aller jusqu’au bout de mon envie et de mon besoin d’autre chose - et ne surtout pas rester dans l’hésitation.

Je devais savoir. Et pour cela, je devais y aller.

Si c’était une erreur, je le saurai. Aussitôt.
Si c’était une bonne décision, je le saurai. Aussitôt.

A chaque tournant de mon existence, je me suis sentie délestée d’un poids. D’un poids énorme. Comme si les chemins que j’avais décidé d’emprunter n’étaient finalement pas nouveaux : ils en étaient la continuité. Simplement.


Je suis


Demandez-moi ce que je fais dans la vie : je vous dirai que je suis, que je respire, que je vis, que j’observe, que j’écoute, que je lis, que je parle, que je crée, que j’attends, que j’aime, que j’espère, que j’ai peur, que je ris, que je râle, que je rêve.

Demandez-moi ce que je fais dans la vie : je vous dirai qui je suis.

Je suis une amoureuse. De la vie. Des jolies choses. Des mots. Des couleurs.
Je suis une grande rêveuse. Je suis une optimiste invétérée.
Je suis entière. Sensible. Honnête. Simple. Gentille. Râleuse. Gaie. Marrante. Exigeante. Bavarde. Silencieuse. Empathique. Soucieuse. Peu confiante en moi (mais je me soigne). Discrète. Enjouée.
Je pense tout le temps. A ce que j 'ai fait. A ce que je devrais faire.
J’ai les sens constamment en éveil.
J’ai besoin d’écrire, de créer et de concevoir.
J’ai envie d’ensoleiller le quotidien.
Comme dans la chanson, j’aimerais débarbouiller le gris de la vie.
Avec des jolies choses. Avec des mots. Avec des couleurs.


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