Préférence(s)
Je me nourris de tout ce qui m’entoure. Les lieux en font partie. Aussi loin que remonte ma mémoire, où que mes pas m’aient menée, j’ai toujours été d’une grande sensibilité aux lieux. J’en ressens aussitôt l’esprit, l’âme, l’énergie. J’en perçois les vibrations. Leur ambiance m’enveloppe. Malgré moi. Inévitablement. Que je ne fasse que traverser un lieu ou que je m’y attarde plus longuement. Que je le découvre par hasard ou le fréquente régulièrement.
C’est presque comme une conversation que les lieux entament avec moi.
J’entends ce qu’ils ont à me dire. Et je les écoute.
Cette hypersensibilité, cela fait peu de temps que je l’ai identifiée comme telle.
Jusqu’à il y a peu, j’étais convaincue que tout un chacun en était doté.
Que ressentir ou créer une atmosphère était à la portée de tous et ne nécessitait aucune faculté particulière.
Percevoir les vibrations d’un lieu m’a toujours été tellement naturel que j’ai longtemps pensé - sans le formuler pour autant - que tout le monde faisait de même.
Tel n’est pas le cas.
Les lieux ne parlent pas à tout le monde.
Les lieux ne se révèlent pas à tout le monde.
Ils laissent certains indifférents. Ou perplexes.
Quand bien même d’autres les entendent, ils ne les écoutent pas.
D’autres encore essaient, mais les lieux leur restent distants. Inaccessibles parfois.
Pourtant, les lieux influencent tout le monde, qu’on le veuille ou non : ils peuvent être propices au bien-être ou sources de mal-être.
Il ne suffit pas de vouloir magnifier un lieu pour lui donner vie.
Car c’est là l’essentiel : donner vie à un lieu.
Un lieu n’existe pas seulement parce qu’on y aura disposé de jolis objets, qu’on l’aura aménagé dans un style tendance, qu’on aura fait comme dans les magazines, qu’on aura repeint un pan de mur ou même parce qu’il est spacieux.
Pour donner vie à un lieu, il faut autre chose. Quelque chose de plus subtil.
Il faut des émotions.
Il faut un regard.
Ces émotions, tout le monde n’y est pas sensible. Moi, si.
Ce regard, tout le monde ne l’a pas. Moi, si.
Ces émotions et ce regard, j’ai à cœur de les partager ici, dans cette rubrique que j’ai conçue comme un carnet d’escapades.
Un coin de verdure en pleine ville, une boutique atypique, un appartement baigné de lumière, une ruelle bucolique, un restaurant à l’atmosphère feutrée, un jardin foisonnant, un atelier chargé d’histoire, une maison pleine de charme, un quartier bouillonnant, une place paisible, un village aux façades colorées, un espace collaboratif, une terrasse fleurie, un peu de chez moi aussi… Mais également des lieux virtuels, tels que des boutiques en ligne ou des blogs dont les univers me parlent.
Autant de lieux de vie, de passage ou de partage, inspirants et inspirés, qui vibrent et me font vibrer.
Autant de lieux empreints d’authenticité, de simplicité ou d’originalité, de douceur ou de gaieté qui réveillent en moi tous les sens.
Autant de lieux tout à la fois simples et d’exception. Simples par ce qu’ils donnent à voir, au plus près de l’authenticité. D’exception par ce qu’ils donnent à ressentir, au plus près du bien-être.
Autant de lieux qui ne sont rien d’autre que des invitations à prendre le temps et à contempler, des promesses d’évasions et d’apaisement, des parenthèses où il fait bon se ressourcer.
Plus que des lieux.
Des ambiances.
Mes préférences.
